Le licenciement d’un salarié protégé est justifié dès lors qu’il a bloqué l’accès à un établissement durant une grève
26 juillet 2021
CE 27-5-2021 n° 433078
Constitutionnellement garanti, le droit de grève fait l’objet d’une protection très importante en droit du travail. Ainsi, le licenciement d’un salarié gréviste n’est permis qu’en cas de faute lourde – la faute lourde étant celle qui, d’une particulière gravité, révèle une intention de nuire à l’employeur.
Dans la présente espèce, le Conseil d’Etat amène des précisions sur le licenciement d’un salarié gréviste, dont les agissements ont produit une atteinte à la liberté du travail des collaborateurs de l’entreprise.
En l’espèce, le salarié concerné était protégé, et l’inspection du travail a refusé son licenciement alors qu’il avait bloqué physiquement des accès durant une grève, considérant que ces agissements n’étaient pas d’une gravité suffisante pour justifier ledit licenciement.
La société a alors décidé de saisir le tribunal administratif à des fins d’annulation de la décision.
La cour d’appel retenait un raisonnement tout à fait différent et relevait que le blocage des accès constituait une entrave à la liberté du de travail d’autres salariés. Motivation reprise par le Conseil d’Etat qui ajoutait : « ces faits étaient d’une gravité suffisante pour justifier le licenciement et ne pouvaient être regardés comme se rattachant à l’exécution des mandats représentatifs »
Constitue donc une faute lourde justifiant le licenciement d’un salarié protégé le fait d’empêcher les autres salariés d’accéder à l’entreprise. Position somme toute extrêmement logique