Le recours au Private Equity
3 juin 2024
Introduction et définition
Le Private Equity, ou capital-investissement, concerne l’investissement dans des entreprises privées, non cotées en bourse. L’enjeu de cette opération consiste à injecter des fonds dans une société afin de la faire grandir durant une période d’approximativement variable de 3 à 10 ans, pour ensuite en sortir et tirer un bénéfice.
Le recours au Private Equity peut intervenir à différents moments de la vie d’une entreprise, en fonction de la stratégie opérée par l’investisseur. Ces investisseurs pouvant être différents acteurs utilisant divers moyens de financement.
1/ Stratégies – Stades d’investissement
Stade 1 : Phase de Capital amorçage
L’amorçage consiste à intervenir lors du démarrage d’une entreprise à fort potentiel ou pendant le début de sa phase de croissance. La société visée étant en démarrage, l’investisseur peut apporter également une aide opérationnelle et stratégique afin de soutenir son développement. Il est fréquent de retrouver ce type de financements pour les startups. Investir en Private Equity à cette étape représente un haut rendement potentiel, mais également un risque très important.
En effet, l’entreprise étant à son lancement, les besoins d’investissement sont importants mais le business model permettant de gagner de l’argent n’est peut-être pas encore trouvé.
Stade 2 : Capital développement
Lorsque l’entreprise est en phase de croissance et se développe, investir dans celle-ci représente une seconde stratégie afin de renforcer et d’étendre davantage son activité. Il est possible de financer de nouvelles acquisitions ou de se positionner sur d’autres marchés. L’objectif étant que la société visée franchisse un palier en termes de croissance : chiffre d’affaires, rentabilité, marché couvert.
A ce stade, il convient de veiller au risque de dilution des actions : si l’entreprise émet beaucoup de titres pour lever des fonds supplémentaires, la participation de l’investisseur, bien qu’élevée, peut être faible au final. Les risques, bien qu’amoindris par rapport à la phase d’amorçage, existe toujours car le développement de l’activité peut encore représenter une phase critique si la croissance n’est pas au rendez-vous.
Stade 3 : Capital transmission
Cette troisième stratégie consiste à investir dans une entreprise lorsque celle-ci est arrivée à « maturité ». Les fonds apportés vont alors préparer une éventuelle transmission de l’entreprise à une autre entité ou bien à une société dans laquelle le dirigeant et les actionnaires de la première sont également au capital de la seconde, dans le cadre d’un rachat à soi-même (OBO). Il est fréquent que l’investissement se fasse par effet de levier (LBO) car la société est déjà rentable.
Stade 4 : Capital retournement
C’est prendre le contre-pied des autres stratégies évoquées et investir dans une société en difficulté ! L’idée sera alors d’injecter des fonds afin de redresser l’activité et également restructurer l’entreprise en changeant de management et in fine, la revendre avec un bénéfice. Les risques peuvent être alors équivalent à ceux pris dans l’amorçage.
2/ Type d’investisseurs
Les opérations de Private Equity peuvent être réalisées par différents acteurs. Bien que le ticket d’entrée soit généralement élevé pour ce type d’opérations (à l’exception de l’amorcage), il reste possible pour des investisseurs particuliers d’y participer. La majorité des investissements demeure toutefois réalisée par des professionnels tels que des sociétés de capital-risque, fonds communs de placement à risque ou fonds de Private Equity.
Une part importante des investisseurs particuliers est composée d’entrepreneurs expérimentés ou cadres en activité qui apportent une expertise à la société cible afin de développer la croissance de l’entreprise.
3/ La sortie
Prévoir sa sortie :
Dès le commencement de l’opération, il est nécessaire de prévoir la stratégie de sortie de l’entreprise. Pour cela, l’investisseur tiendra compte de l’activité de la société, de ses objectifs et du marché, afin de céder au moment qui lui sera le plus favorable. Un pacte d’associés devra nécessairement être négocié et les outils d’investissement bien définis (action ordinaire, de préférence, obligations convertibles ou non, Bon de souscription d’actions, …)
Evaluer l’entreprise :
Pour déterminer la valeur de la société et ainsi fixer un prix de vente optimal, il faudra l’évaluer.
Cette évaluation se fera sur la base d’un certain nombre d’informations relatives à l’entreprise telles que son bilan, sa croissance présente et future ainsi que sa rentabilité.
Dans la plupart des cas, sauf retournement, ce sont des banques d’affaires qui réalisent ces opérations. Elles auront reçu mandat pour vendre la société.
Choisir sa sortie :
Le choix de la méthode de sortie est important : déterminer celle qui sera la plus profitable à l’investisseur. Il est possible de sortir de plusieurs manières différentes et notamment par introduction en bourse, cession ou adossement (opérations de crédit et de placement compensées entre elles).
Le post sortie :
Une fois la vente réalisée, il demeure important de s’assurer que la transaction se déroule de manière conforme, en application des conventions conclues et notamment, des garanties qui peuvent être prévues dans la cession.
A retenir : c’est toujours une histoire de prise de risque mais qui doit être mesurée et contrôlée par une approche financière et juridique. NMCG vous accompagne pour ce faire.