Portrait d’avocat : Lauren Sigler-Chain
14 février 2023
Lauren, quel est votre parcours, pouvez-vous vous présenter ?
J’ai un parcours juridique assez classique en droit des affaires, mais doublé d’une formation bilingue en droit anglais à Paris X, que j’ai conclue par un LLM en commerce international en Grande Bretagne.
Étant spécialisée dans l’économie du sport, que pensez-vous de l’eSport ?
A partir du moment où c’est une activité encadrée par un règlement qui donne lieu à des compétitions, elle m’intéresse du point de vue juridique peu importe son support. Les e-sportifs professionnels doivent d’ailleurs s’astreindre à une hygiène de vie et rencontrent les mêmes problématiques disciplinaires ou de sponsoring. Il y a juste moins d’accidents !
Aujourd’hui, plus que l’e-sport, c’est l’économie sportive numérique qui est au cœur de mon activité et notamment les paris en ligne.
Avez-vous d’autres domaines d’expertises ?
Outre le droit du sport, j’interviens en contentieux commercial et immobilier.
En droit du sport, mes dossiers de prédilection sont en lien avec les sports hippiques.
Avez-vous une passion en dehors du prétoire ?
Mes enfants et les chevaux. J’ai plusieurs vies en une, je suis avocate mais aussi maman de trois enfants et cavalière. Je monte en compétitions de saut d’obstacles et j’ai même un petit élevage de chevaux chez un ami en Normandie.
Avoir une spécialité en concordance avec ses passions, est-ce nécessaire ?
Je mesure tous les jours ma chance de concilier passion et profession, mais je ne crois pas qu’on puisse en déduire qu’il faille nécessairement être passionné par son métier pour bien l’exercer. Il y a plein de brillants confrères qui ont des passions totalement étrangères à leur domaine d’exercice.
En revanche, ce qui est nécessaire dans des dossiers aussi spécifiques que ceux concernant un accident sportif, des paris hippiques ou une expertise vétérinaire sur un cheval valant plusieurs millions, c’est d’avoir une connaissance approfondie du milieu et de ses enjeux pour pouvoir comprendre ses clients et être une interface fiable pour un tribunal.
Qu’est-ce qui vous a surpris en commençant ce métier ?
J’ai été surprise de l’accueil favorable réservé par les clients, pourtant souvent des hommes plus âgés que moi évoluant dans des milieux aux traditions plutôt patriarcales. J’ai senti très rapidement du respect, de l’écoute et de l’intérêt pour les conseils donnés. C’était extrêmement encourageant et gratifiant.
La place des femmes a-t-elle évolué dans la profession d’avocats ?
Je pense qu’elle suit une trajectoire déjà bien amorcée depuis quelques décennies avec une féminisation grandissante. Je me réjouis que cette place s’installe désormais aussi à la tête des cabinets pour tendre vers une réelle parité.
Votre plus grande fierté en tant qu’avocat ?
Je ne tire pas vraiment de fierté à porter la robe ou à être appelée « Maître », mais c’est surtout une somme de petits instants intenses qui me font aimer mon métier : préparer un dossier en référé du jour au lendemain, plaider et sentir qu’on fait basculer le tribunal, recevoir une décision et faire courir son doigt jusqu’au dispositif pour avoir le résultat… En fait ce métier est bourré d’adrénaline. C’est une compétition sportive au quotidien et j’adore ça.
Une nouvelle aventure commence avec NMCG… ?
Et quelle aventure ! Je n’avais jamais bougé : j’ai fait mon premier stage, été collaboratrice puis associée avec la même équipe du cabinet CHAIN. Alors revêtir un nouveau nom, découvrir un nouveau fonctionnement, des nouveaux locaux et surtout une équipe beaucoup plus nombreuse, le tout sans renier l’état d’esprit qui nous anime depuis le départ, c’est un challenge énorme mais tellement motivant.
J’ai hâte que nous tirions le meilleur des deux cabinets pour faire de cette fusion NMCG-CHAIN une vraie réussite.